Entretien avec Matthew – étudiant en Ingénierie à l’Université de Warwick

Matthew est un étudiant anglais qui étudie l’ingénierie mécanique (‘Mechanical Engineering’) à la prestigieuse University of Warwick dans le centre de l’Angleterre. Après avoir complété ses études de ‘A’ Levels dans le sud de l’Angleterre, et obtenu de très bons résultats, il est admis à Warwick, une université au campus impressionnant située dans le centre…

Matthew est un étudiant anglais qui étudie l’ingénierie mécanique (‘Mechanical Engineering’) à la prestigieuse University of Warwick dans le centre de l’Angleterre. Après avoir complété ses études de ‘A’ Levels dans le sud de l’Angleterre, et obtenu de très bons résultats, il est admis à Warwick, une université au campus impressionnant située dans le centre de l’Angleterre qu’il avait découvert pendant les journées portes ouvertes. Retrouvez son témoignage ci-dessous et découvrez son expérience universitaire à Warwick !

Profil

PRÉNOM: Matthew

NATIONALITÉ: Anglais

NOM DU CURSUS SUIVI : Mechanical Engineering MEng

NOM DE L’UNIVERSITÉ : University of Warwick

TYPE DE BACCALAURÉAT ET RÉSULTAT OBTENU : 3 ‘A’ Levels en Maths (A*), Further Maths (A), et Physics (A*) en Angleterre

UN DÉTAIL FUN SUR TOI : J’ai été capitaine de la première équipe de Rugby de l’Université de Warwick (1st XV Rugby) en 2017/18

Étudier à Warwick

Pourquoi avoir choisi d’étudier à l’étranger ?

Dans quel cursus as-tu postulé à l’étranger (au Royaume-Uni et ailleurs) ? Pourquoi avoir choisi cette matière / ce cursus pour ton Bachelor ?

Avant même la fin de mon parcours dans le secondaire, j’étais déjà presque certain de vouloir m’engager dans des études d’ingénieur, mais les différentes spécialisations (génie civil, mécanique, électrique) restaient pour moi un mystère : difficile de s’en faire une idée précise avant de s’y être engagé. Il était donc très important pour moi de pouvoir suivre un cursus qui s’apparente d’abord à un diplôme d’ingénierie « générale » pour me permettre ensuite de me spécialiser, une fois que je me serais fait une meilleure idée de ce que j’aimais ou non.

Avec le recul, je suis très satisfait de ma décision, car cela m’a apporté les informations et le temps de réflexion nécessaires. J’ai ainsi pu choisir le génie mécanique en connaissance de cause, tout en profitant du cours d’ingénierie générale pour appréhender les bases des autres spécialités, ce qui s’est avéré utile dans le cadre des travaux de groupe transdisciplinaires.

Dans quelles autres universités as-tu postulé (au Royaume-Uni et ailleurs) et pourquoi as-tu finalement choisi cette université ?

Pendant un temps, j’ai envisagé de réaliser mes études aux États-Unis. Cela représentait une expérience nouvelle et ma pratique du rugby pouvait m’aider à obtenir une bourse, mais j’y ai finalement renoncé, en grande partie à cause des coûts auxquels il fallait faire face pour accéder à leur système universitaire.

J’ai déposé des candidatures à Liverpool, Cardiff, Warwick, Durham et Exeter et je n’ai reçu que des réponses positives. J’ai visité Exeter, mais l’établissement était un peu trop près de chez moi (40 minutes) et je voulais quelque chose de plus dépaysant. J’ai aussi visité Durham, mais je n’ai pas vraiment été convaincu par leur département d’ingénierie, ni par le système collégial qu’ils appliquent et qui ressemble à celui d’Oxbridge. Pour finir, j’ai visité Warwick. L’endroit m’a paru à la fois nouveau, moderne et différent de ce que je connaissais. Après une journée passée là-bas, je me voyais très bien vivre et travailler dans cet environnement. Le département d’ingénierie m’a fait une bonne impression, tout comme le campus lui-même et ses alentours. C’est un campus très vert, qui m’a paru beaucoup plus vivant que les vieux bâtiments d’universités comme Durham.

Comment s’est déroulé le processus d’admission pour toi ?

As-tu reçu du coaching / de l’aide pour réaliser tes dossiers de candidature (par exemple de la part de ton école) ?

Oui, mon école disposait d’un service dédié à l’orientation et m’a donc aidé en relisant mon Personal Statement et en me donnant des pistes pour l’améliorer. C’est la seule aide dont j’aie eu vraiment besoin, étant donné qu’aucun de mes cours  ne nécessitait de passer un entretien.

Comment s’est passé la rédaction de ton UCAS Personal Statement ?

J’ai trouvé l’exercice difficile : j’avais l’impression qu’on attendait de moi que je vante mes mérites tout en faisant preuve de modestie. Il faut à la fois se vendre le mieux possible et faire attention à ne pas donner l’impression de mentir ouvertement. Les universités n’ont pas le temps de vérifier l’exactitude de ce qu’on avance (par exemple : j’ai lu les livres de tel ou tel auteur) et beaucoup d’étudiants en profitent pour gonfler artificiellement leur profil et leur expérience.

Pour ma part, je pense qu’il est important de faire preuve d’honnêteté, d’essayer d’exprimer l’intérêt profond qu’on porte aux cours pour lesquels on est candidat et de s’efforcer de démontrer cet intérêt, plutôt que de se contenter d’une compilation interminable de tout ce que les recruteurs ont envie d’entendre. Avant de rédiger le UCAS Personal Statement, je conseille de trouver des opportunités qui permettent réellement d’explorer le domaine de l’ingénierie, telles que des visites au musée ou des expériences professionnelles, afin de pouvoir en rendre compte et les faire valoir, au même titre que ses loisirs, ses centres d’intérêt et sa personnalité.

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Quelles lectures / ressources as-tu trouvé utile de mentionner dans ton Statement et pourrais-tu recommander à un(e) étudiant(e) qui souhaiterait candidater dans le même cursus ?

Je mentirais si je disais qu’à 17 ou 18 ans, je suis tombé sur un ouvrage totalement captivant consacré aux détails techniques de l’ingénierie (ce qui ne veut pas dire que de tels ouvrages n’existent pas). Malgré tout, un livre en particulier m’est resté en mémoire : il s’agit de l’autobiographie de James Dyson (le propriétaire et le fondateur des Dyson Hoover Systems). L’auteur y raconte son voyage improbable dans l’univers de l’ingénierie du design et son récit est à la fois passionnant et stimulant.

As-tu dû passer un entretien ? Si oui, comment t’y es-tu préparé ?

Non, cela ne m’est jamais arrivé. Pour autant que je sache, aucune des universités auprès desquelles j’ai déposé ma candidature ne fait passer d’entretien en ingénierie.

Pourquoi as-tu choisi cette université en particulier ?

As-tu été influencé(e) par les classements ? Penses-tu que les étudiants devraient regarder les classements pour choisir ?

Les classements ne m’ont pas influencé, mais je savais que j’enverrais ma candidature à des universités de premier plan, parce que mes notes me le permettaient. Je n’étais pas intéressé par Oxbridge à cause de leur système collégial et de l’élitisme qui y règne parfois. Aujourd’hui, il existe tellement d’universités capables de fournir une formation de haut niveau que les classements me semblent assez peu importants.

Pour choisir un établissement, il faut suivre son envie, pas l’expérience qu’en ont eue les autres, qu’elle soit bonne ou mauvaise. Je suis profondément convaincu qu’un étudiant peut se sentir bien dans n’importe quelle université, à partir du moment où il apprécie son cursus et reste ouvert à de nouvelles expériences.

Le contenu du cursus dans ton université en particulier a-t-il eu une influence sur ton choix d’université ?

J’ai déposé ma candidature pour le même cursus dans chaque université et le contenu des cours était globalement identique. Donc non, pas vraiment.

Que penses-tu du campus et de la ville dans laquelle elle est située ?

Le campus de Warwick est plutôt vaste, très vert et possède un grand nombre de bâtiments neufs et assez impressionnants ( !), en particulier le nouveau (et immense) centre sportif, qui est tout simplement un chef-d’œuvre. Depuis mon arrivée, il y a quatre ans, l’université est en rénovation permanente. L’objectif est clair : remplacer le design relativement médiocre des années 70 et transformer le campus en un espace moderne. Comparée aux universités que j’ai pu voir en rendant visite à des amis, je trouve Warwick particulièrement belle – mais ma préférence va toujours aux bâtiments récents plutôt qu’aux vieux châteaux, donc je ne suis pas tout à fait objectif.

Après leur première année, la plupart des étudiants emménagent dans la ville voisine de Leamington Spa. Malgré la présence de quelques quartiers défavorisés, c’est un endroit très joli, mais surtout particulièrement animé pour sa petite taille : on y trouve de nombreux bars, clubs, boutiques, restaurants et, plus important encore, des boissons à petit prix. Les loyers sont assez raisonnables eux aussi et ne représentent qu’une petite partie de ce que paient les habitants de Londres ou même de Bristol.

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Quelles sont les 3 choses que tu aimes le plus et les 3 choses que tu aimerais améliorer dans ton université ?

Les 3 choses que j’aime le plus : la vie nocturne à Leamington Spa; les équipements sportifs; les opportunités de logement.

Les 3 choses que j’aime le moins : les transports en commun (lents et chers); la circulation et les difficultés pour se garer; la vie nocturne sur le campus (qui s’explique en partie par le fait qu’elle répond d’abord aux envies des étudiants de première année).

As-tu des ami(e)s internationaux (français ou autres) dans ton université ?

Y a-t-il beaucoup d’étudiants internationaux dans ton université (en particulier des Français) ? A quel point te semble-t-il facile de s’intégrer et de se faire des ami(e)s dans ton université en tant qu’étranger ?

Oui, les étudiants étrangers sont très nombreux à Warwick, en particulier les étudiants français et chinois inscrits à la Warwick Business School. Je sais que la communauté française est particulièrement importante et dynamique, que ce soit à travers les groupes qui se forment en son sein ou à travers les liens qui se nouent avec d’autres communautés. La première année, le logement sur le campus permet de mélanger les gens et j’ai pu rencontrer quelques étudiants européens avec lesquels je me suis très bien entendu. Le club de rugby dont je fais partie compte également parmi ses membres environ 5 à 10 français, qui se sont habitués sans problème à l’université anglaise.

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Comment est ta résidence étudiante ? Es-tu logé sur le campus ?

Comment était ta résidence étudiante en 1ère année (confort, propreté, proximité du campus..)?

J’en étais satisfait. Ma chambre était située dans l’une des résidences les plus éloignées du campus central. C’était donc très calme, propre, spacieux et agréable à vivre. Les logements plus centraux sont sans doute plus petits (à l’exception des chambres Bluebell, très coûteuses) et un peu plus sales, mais ils sont aussi plus animés, avec un nombre de fêtes beaucoup plus important que dans les résidences plus éloignées.

A quelle distance de l’université sont situées les résidences universitaires ? Où résident les étudiants en 2ème et 3ème année ?

Comme je l’ai dit, la plupart des étudiants s’installent à Leamington Spa après leur première année (les autres vivent à Coventry ou restent sur le campus). C’est à 20-30 minutes du campus en voiture, voire le double en heure de pointe. J’ai vraiment apprécié la vie là-bas, malgré la navette quotidienne. Les loyers sont très raisonnables.

Comment est la nourriture dans ta résidence et dans les autres ? Est-il possible de cuisiner pour soi ?

Aucune résidence ne propose de service de restauration, donc la qualité de la nourriture dépend des talents de chacun !

Comment était le processus pour obtenir une place en résidence ? Quelle(s) résidences étudiantes recommanderais-tu aux étudiants français ou internationaux dans ton université ?

Au moment d’accepter l’offre de l’université, on précise qu’on souhaite bénéficier d’un logement sur le campus. Ensuite, on fait une liste de cinq vœux de résidences, par ordre de préférence, et l’université vous attribue une chambre. C’est un peu la loterie, mais à part le prix, il n’y a pas de vraie différence. Je ne vois pas comment l’affectation dans telle ou telle résidence pourrait avoir un impact négatif sur l’expérience universitaire en général.

Pour les logements hors-campus (en 2e et 3e année), les démarches se font de manière plus indépendante, en se rendant directement en agence immobilière ou en visitant leur site internet. C’est assez facile pour un groupe de 3 ou 4 (jusqu’à 8) et cela demande surtout de garder l’œil ouvert et de frapper à quelques portes.

Pourquoi l'Université de Warwick ?

Pourrais-tu décrire ton expérience au sein de ton université ?

Combien d’heures de cours as-tu chaque semaine ?

Obligatoire (laboratoires) : environ 4 heures

Facultatif (cours magistraux) : environ 12 heures

Je dis « facultatif », mais il est bien sûr recommandé d’assister à tous ses cours. Cependant, le département d’ingénierie ne sanctionne pas le manque d’assiduité aux cours magistraux. Leur nombre varie très fortement selon les périodes de l’année.

Quelle est la quantité de travail ?

La charge de travail est un peu plus lourde chaque année. La première année m’a paru très facile : de simples modules qu’on peut réussir sans y accorder beaucoup d’attention. Arrivé à la troisième année, les choses deviennent beaucoup plus sérieuses et chaque devoir peut demander jusqu’à une semaine de travail. Les examens deviennent beaucoup plus exigeants eux aussi. Il est très important d’acquérir de bonnes habitudes de travail.

As-tu des examens une ou plusieurs fois par an ?

Mes examens se sont toujours déroulés en une seule session, chaque été, mais je sais que cela a récemment changé et que les étudiants de 1re et 2e année ont désormais des examens au mois de janvier, ce qui a pour but de réduire leur charge de travail en fin d’année scolaire.

Es-tu impliqué(e) dans certaines associations étudiantes à Warwick ?

Oui, je suis très fortement impliqué dans le club de rugby. Cela me prend d’ailleurs beaucoup de temps, mais j’adore ça. J’y ai vécu des moments extraordinaires et je me suis fait des amis pour la vie. Je peux vous assurer que les histoires horribles qu’on entend sur les clubs universitaires de rugby sont des déformations complètement invraisemblables de la réalité. Ceux qui les diffusent ne les connaissent pas de l’intérieur et sont souvent des étudiants journalistes qui ne sont intéressés que par l’audience de leur blog. Les interactions au sein des clubs de rugby sont souvent débridées, c’est certain, mais elles n’ont rien à voir avec les horreurs qu’on entend et je recommande à tous ceux qui envisagent de jouer au rugby à l’université, que ce soit pour le loisir ou plus sérieusement, de s’y inscrire.

Y a-t-il des choses dans le système universitaire du pays dans lequel tu étudies que tu aimerais améliorer ?

Il y aurait certainement à redire sur le rapport entre la valeur et le coût des diplômes non scientifiques : ils coûtent le même prix que les diplômes scientifiques, alors qu’ils représentent une quantité beaucoup plus faible d’heures de cours, de ressources et d’expérience. Cela dit, étant donné que j’ai choisi l’ingénierie, je ne me sens pas lésé et, de manière générale, je suis satisfait de la valeur de mon diplôme et des débouchés professionnels qu’il offre.

As-tu d’autres commentaires ou conseils à offrir aux étudiants qui souhaiteraient candidater dans ton université ou dans d’autres universités étrangères ?

On me demande souvent quel conseil je pourrais donner à de futurs étudiants à l’université et je réponds toujours la même chose : rejoignez un club ou une association !

Grâce au club de rugby, je me suis fait beaucoup d’amis très proches et j’ai vécu des choses incroyables. J’ai de nombreux amis, dans d’autres universités, qui ont fait la même expérience avec d’autres sports ou associations. J’ai aussi des amis qui n’ont rejoint aucun club ni association et ont préféré passer leur temps avec leurs colocataires de première année, ou en salle de sport. La différence, c’est que ces personnes-là ont hâte de quitter l’université. Pratiquer un sport ou une activité qu’on aime permet de rencontrer des gens qui partagent notre état d’esprit et les opportunités que cela offre en termes de sociabilité sont incomparables.

J’ai apprécié chaque minute du temps que j’ai passé à Warwick et je le dois en grande partie à mon club de sport et à ses membres. N’ayez pas peur de vous engager et d’essayer de nouvelles choses. A l’arrivée, ceux qui s’inscrivent avec vous sont eux aussi confrontés à un nouvel environnement et il n’y a donc aucune raison de ne pas se sentir à sa place.

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